L’Aveyronnais Jean-Marie Barral développe plusieurs projets d’équipements de sécurité pour scaphandriers, depuis l’incubateur de Rodez.
Difficile d’imaginer, en se basant sur sa seule géographie, que le département de l’Aveyron puisse avoir à ce point le pied marin. Au XIXe siècle, Il y a eu les ingénieurs aveyronnais Denayrouze et Rouquayrol, co-inventeurs du scaphandre autonome. Il y a eu le projet Blue Stream de traitement des eaux noires des bateaux de plaisance à Millau. Il y a CLM, le fabricant najacois de voiles de régate et de course au large. Dès lors, pourquoi Jean-Marie Barral ne développerait-il pas, à Rodez, des équipements de sécurité pour les plongeurs ?
C’est le projet Safe and Sea, que le nouveau retraité des finances publiques (et scaphandrier depuis plus de 40 ans) fait actuellement mûrir à l’incubateur de Rodez Agglomération.
Le premier des projets sur lequel travaille Jean-Marie Barral est un régulateur de profondeur (comme il existe des régulateurs de vitesse sur les voitures) qui, associé au gilet gonflable que portent les plongeurs, permet à la fois de se maintenir à une certaine profondeur en plongée et d’effectuer une remontée à vitesse constante. Le travail, pour l’heure, consiste essentiellement à développer et tester les logiciels qui permettront aux appareils embarqués sur les scaphandres de fonctionner. Selon les fonctionnalités qui seront données à ce régulateur, il serait un auxiliaire de sécurité très utile pour encadrer un groupe de débutants ou pour pratiquer la plongée handisport. « Cela permettrait par exemple de faire remonter une palanquée de manière harmonieuse et en sécurité », explique Jean-Marie Barral. L’équipement pourrait également servir à des plongeurs professionnels qui ont besoin d’être concentrés sur une tâche particulière.
A côté du régulateur de profondeur, Jean-Marie Barral nourrit d’autres idées d’équipements de sécurité pour les plongeurs. Il prévoit par exemple de développer un dive tracker (un système de géolocalisation des plongeurs) qui intègrerait également des capteurs de paramètres corporels et physiologiques, des informations sur l’état des bouteilles d’air, etc. Les données seraient transmises au chef de palanquée ou à la surface.
Autre projet : un air bag de sécurité pour les apnéistes victimes de la syncope anoxique (appelée dans le jargon le rendez-vous syncopal des 7 mètres). Cet air bag se déclencherait automatiquement en cas de syncope, détectée par un système de mesure de la pupille du plongeur intégré au verre du masque.
Un peu plus anecdotique est le projet de boussole laser pour la plongée et la nage en eaux libres, qui permet au porteur de l’appareil de suivre une trajectoire rectiligne.
Pour l’heure, Jean-Marie Barral en est au stade des tests, études techniques et viabilité économique de ses concepts. Signalons au passage que le projet Safe and Sea est éligible à une bourse French Tech.