Pour appuyer la demande de la Confédération générale de Roquefort, l’assemblée des maires de l’Aveyron invite les élus du territoire à signer une motion demandant l’exemption de Nutri-score pour le roquefort.
L’intention était pourtant louable : protéger les consommateurs contre la malbouffe. Mais voilà : il apparaît que le Nutri-score, indicateur de qualité nutritionnelle basé sur plusieurs critères tels que la teneur en sel, en sucres et en acides gras saturés, pénalise un grand nombre de produits alimentaires sous signes officiels de qualité. Bref, le Nutri-score menace pratiquement tout ce que la gastronomie française produit de meilleur en goût et en qualité. A contrario, le Nutri-score favorise les produits ultra-transformés dont la grande industrie agroalimentaire peut modifier les recettes pour obtenir les meilleurs classements. Jugez l’ironie de la situation !
Cette démarche est aujourd’hui facultative pour les industriels de l’agro-alimentaire et les distributeurs. Toutefois, la commission européenne pourrait rendre obligatoire le système de notation Nutri-Score en 2022.
Cette mesure impacterait de manière néfaste l’Aveyron et plus particulièrement les éleveurs de brebis. Les fromages de brebis comme l’AOP Roquefort seraient classés comme étant « mauvais pour la santé » au regard de leur note Nutri-score.
Depuis quelques mois, la Confédération générale de Roquefort demande donc l’exemption du Nutri-Score pour le roquefort. Elle estime que « l’algorithme qui note les produits de A à E selon leur teneur en matières grasses, sel et sucres, est tronqué ». La filière s’interroge notamment sur la notation à partir d’une portion de base de 100 grammes, ou encore sur le fait que le Nutri-Score ne tienne pas compte de la présence d’additifs pour évaluer les produits.
« Les conséquences de ce mauvais classement, telle qu’une réduction de la consommation, seraient lourdes pour notre territoire, estime l’ADM. La filière du roquefort est composée de 3 500 éleveurs de brebis et 2 000 personnes travaillant dans les fromageries du pays de Roquefort. Au-delà des effets déplorables sur l’agriculture aveyronnaise et l’emploi, cela mettrait en péril notre patrimoine gastronomique et plus largement notre culture aveyronnaise. »