Mes amis ne me reconnaîtraient pas, si, dans de ce dernier billet, mes propos ne portaient pas sur mon amour pour nos PME, PMI, TPE, commerçants, ces mal compris, ces petits, ces besogneux .
Un changement de cap de ma part n’est plus possible, d’après mon entourage l’homme est irrécupérable.
Donc, ce n’est plus un secret, vous le savez, je suis un farouche défenseur des entrepreneurs. Mais, attention, ne faut-il pas, parfois, les mettre en garde ?
Je pense, en particulier, à nos jeunes générations à qui l’on fait trop souvent miroiter qu’en créant une start-up, on peut devenir millionnaire en trois coups de baguette magique. C’est vraiment dangereux de donner l’illusion qu’une bonne idée peut permettre de réussir vite et sans faire trop d’efforts.
L’objectif dans une vie ne peut pas être de travailler le moins possible. Il est faux de considérer que moins on travaille, plus on est heureux.
Dans l’économie, comme d’ailleurs dans beaucoup d’autres domaines, j’ai l’intime conviction que la réussite se gagne dans le temps, en s’investissant sans relâche. Pour l’atteindre, il faut beaucoup de sacrifices, affronter l’adversité, surmonter de nombreux obstacles, supporter des moments de doute, de désarroi, parfois de détresse si les échéances bancaires ne peuvent être honorées ou s’il faut, hélas, se séparer de collaborateurs, que l’on apprécie, pour sauver l’entreprise.
Mais que de grands moments de joie, d’intenses satisfactions, de grandes émotions lorsque la réussite nous semble atteinte.
Oui, la réussite est un beau rêve qu’il faut faire durer longtemps avant qu’il devienne réalité.
Malgré tous les messages de félicitations et d’encouragements que j’ai reçus régulièrement après chaque parution de mes billets d’humeur économique, j’ai conscience que j’ai pu ne pas faire plaisir à des personnes ne partageant pas les mêmes analyses que les miennes sur les sujets évoqués portant sur l’économie de notre territoire.
Je suis vraiment désolé et navré si j’ai pu froisser ou choquer, mais je suis un homme entier, un homme de convictions, sincère, qui parle toujours avec son cœur.
Ce billet d’humeur est donc le dernier que je signe. Il met un terme à plus de 65 années au service de l’économie aveyronnaise : comme chef d’entreprises, comme Président du Tribunal de Commerce puis comme Président de la Chambre de Commerce et d’Industrie de l’Aveyron.
A l’appui de cette longue expérience, j’encourage tous les acteurs économiques, à exprimer, eux aussi, leur vision, leurs idées, leurs solutions afin de permettre à nos concitoyens de prendre conscience de la nécessité de maintenir une activité économique forte et puissante sur notre territoire.
Ne sacrifions pas nos convictions pour être dans l’air du temps !
Irrécupérable vous avez dit… mais bien dans sa peau !
Manuel CANTOS