Rémi Castagné a inventé un nouveau type de négoce : les matériaux de construction et l’outillage de seconde main. C’est écologique, c’est économique et, plus surprenant encore, c’est unique.
Personne, avant Rémi Castagné, n’y avait pensé. L’idée est pourtant tellement simple qu’elle en devient géniale : récupérer les quantités astronomiques de matériaux de construction que laissent derrière eux les chantiers et les remettre sur le marché. C’est là le métier de l’Atelier de l’Artisan, l’entreprise que Rémi Castagné a créée à La Primaube voilà un an et qui est promise à un développement exponentiel.
L’idée lui est venue un jour qu’il devait débarrasser l’atelier d’un parent qui avait été artisan. « Il y avait tellement de bois, de parquet, de menuiseries et d’outillage encore utilisables… C’était inouï, raconte-t-il. Ça m’aurait fait mal au ventre de jeter tout ça à la décharge. » Ainsi est né l’Atelier de l’Artisan. Rémi Castagné et son salarié identifient les stocks de matériaux mis au rebut en marge des chantiers du département ; il se renseigne sur les cessations d’activité des artisans qui ont encore des stocks ; il prend connaissance des chantiers de rénovation ou de démolition. Les chantiers et les ateliers deviennent pour lui des gisements, les édifices promis à la démolition deviennent des banques de matériaux. « L’activité de la construction produit énormément de rebuts, explique-t-il. Il y a les erreurs de commande ou de dimensions, les accidents de production, les surplus liés à des conditionnements inadaptés à des petits chantiers, les cessations d’activité, les changements de gammes ou de collections… » Sur 300 millions de tonnes de matériaux fabriqués en France, 24 millions de tonnes de produits neufs sont jetés et, sur l’ensemble des rebuts, 75% est réutilisable. Rémi Castagné estime qu’il y a 2000 euros de matériel à revaloriser chez chacun des 2500 artisans aveyronnais. Il y a aussi les entreprises plus grandes qui sont à la recherche d’un moyen de se débarrasser de leurs surproductions ou de leurs déchets réutilisables. En face, il y a des collectivités qui cherchent à faire des économies, des constructeurs ou de jeunes artisans qui aimeraient s’équiper à bon marché.
Pour l’heure, Rémi Castagné fonctionne grâce au réseau des artisans et professionnels de sa connaissance (il a été employé chez un négociant en matériaux). Il identifie dûment et manuellement les gisements qu’il localise et propose directement les produits à des professionnels dont il sait qu’ils pourraient être intéressés. Sans publicité ni communication, en quelques mois, l’Atelier de l’Artisan a ainsi remis sur le marché 250 m2 d’isolant, 500 prises, interrupteurs et disjoncteurs, 85 portes et 65 menuiseries extérieures, 500 m2 de bac acier, 400 m2 de carrelage, une bétonnière… Et 50 tonnes de béton préfabriqué. « C’est 17 tonnes équivalent carbone, soit 17 vols Paris-New York en Airbus », a-t-il calculé, en champion de l’économie circulaire.
Pas mal, pour une affaire certes labellisée « Entreprise remarquable », mais qui fonctionne aujourd’hui sans publicité, sans outils numériques et qui n’utilise qu’une infime partie du gisement de matières premières secondaires à sa disposition. Ça, c’est le chantier que doit ouvrir maintenant Rémi Castagné.
En lisant cet article , je me suis demandé si vous seriez intéressé par une présentation de votre activité lors d’un festival (de jazz et de littérature) qui se veut éco-responsable ? Sous une forme à définir, et de façon totalement gratuite.
Notre festival se déroule à Asprières (12700) du 9 au 12 août : Les Nuits & les Jours de Querbes (www.querbes.fr) pour sa 21ème édition.
Cordialement