L’incubateur de Rodez Agglo abrite un projet d’activité qui permettrait de valoriser la laine de mouton sous forme d’engrais.

Avec son million de têtes, l’Aveyron, premier département moutonnier de France, ne manque pas de laine. En revanche, il est devenu de plus en plus difficile de valoriser cette matière première en raison des coûts de son transport vers les pays qui la transforment.

Une famille aveyronnaise, pourtant, a peut-être une solution : la famille Fabry, qui développe actuellement des solutions de fertilisation des sols à partir de laine de mouton. Chez les Fabry, éleveurs d’ovins à Vezins de Lévezou, c’est le père, Marin, qui le premier a eu l’idée. La kératine, principal constituant de la laine, est en effet très riche en azote, phosphore et potassium qu’elle libère en se dégradant dans le sol. Par ailleurs, la laine retient l’eau et se dégrade lentement. Autant de caractéristiques qui peuvent en faire un engrais organique 100% naturel, valorisant une matière première locale et abondante, transformée à proximité, conditionnée dans des emballages éco-responsables (du carton) et permettant de réduire la consommation d’eau.

Partant de ces constats, les deux fils Pierre-Marin et Vincent, ont décidé de développer et d’exploiter l’idée. Ils ont ainsi créé Fertilaine, un projet d’entreprise en cours de maturation à l’incubateur de la Maison de l’économie de Rodez Agglo. A partir des premiers échantillons (de la laine brute, compressée sous forme de granulés), les deux frères sont en train d’étudier le marché, de tenter de convaincre les premiers clients. Ils doivent également concevoir et mettre en place un système de collecte de la laine dans les élevages. Fertilaine, dans un premier temps, serait destiné au marché des particuliers, au travers d’un réseau de jardineries, pour un usage domestique (potager familial, parterres et plantes en pot). A terme, Pierre-Marin et Vincent Fabry n’excluent pas de développer encore leur produit pour une utilisation en agriculture.

Savoir plus : fertilaine.com