Pour sa 90e assemblée générale publique, la fédération départementale du BTP a choisi d’organiser un grand débat sur la fracture territoriale, avec la volonté d’en faire sortir des solutions. Une attitude constructive qui mérite d’être saluée.
La crise économique de 2008 a fait des ravages dans les rangs du bâtiment et des travaux publics en Aveyron : plus de 1200 emplois perdus. Les professionnels du secteur pourraient pleurnicher, se lamenter sur la chute de la commande publique, tendre la sébille à l’Etat… Ils ont préféré redoubler de travail et réfléchir plus et mieux pour tenter de trouver des solutions. C’est très précisément l’esprit qui animait la 90e assemblée générale de la FBTP12, la semaine dernière à Rodez. Il est vrai qu’à 90 ans, la fédération est capable de faire preuve de maturité.
La démonstration en a été faite à l’occasion d’un débat de haute tenue organisé sur le thème : « Comment sortir de la fracture territoriale ? ». En d’autres termes, pour les entreprises du bâtiment et des travaux publics : comment faire pour voir autant de grues dressées et de chantiers ouverts dans les campagnes et les villes moyennes que dans les métropoles ?
Pour ce faire, la FBTP12 avait donc invité deux experts, Philippe Estèbe, géographe et spécialiste de l’aménagement des territoires, Loïc Chapeaux, directeur du service d’études économiques de la FBTP, et les élus Monique Bultel-Herment, conseillère régionale qui a remplacé la présidente Carole Delga au pied levé, les députés Stéphane Mazars et Arnaud Viala, le président du conseil départemental Jean-François Galliard, Christian Teyssèdre, président de Rodez Agglo et Jean-Philippe Sadoul, président du PETR Centre Ouest Aveyron. Sous la conduite de Daniel Lecomte, journaliste et producteur de documentaires, tous se sont appliqués à élever le débat. Les experts ont permis d’identifier et quantifier ce que les professionnels ont pu percevoir comme une fracture territoriale mais qui, en réalité, est une caractéristique de notre pays où n’existe aucun désert abandonné par la République. Ce qui rend l’aménagement du territoire plus complexe et coûteux que dans tout autre pays. Les élus, eux, ont volontiers admis cette réalité, appelant simplement cette République à honorer plus rapidement ses engagements en matière de communication routière, ferroviaire, aérienne et numérique. « A partir de là, nous saurons très bien faire le reste tout seul », assurent-ils. Et de proposer des solutions pour ne pas se laisser phagocyter par les métropoles : plus d’ingénierie territoriale (Monique Bultel), des aides différenciées en fonction des territoires (Jean-François Galliard), le désenclavement (Stéphane Mazars), mettre les gens au travail pour que les entreprises puissent recruter (Jean-Philippe Sadoul), avoir des projets (Christian Teyssèdre), que les territoires de tailles différentes puissent contractualiser avec l’Etat (Arnaud Viala). Que l’Etat et les collectivités aillent plus vite dans l’action (Daniel Druilhet, président de la FBTP12).