L’entreprise familiale d’Agen d’Aveyron, dirigée désormais par un très jeune patron, investit régulièrement pour rester dans la course des constructeurs régionaux de charpentes en lamellé-collé.
L’incendie qui a ravagé les ateliers de l’entreprise de charpentes Batut à Agen-d’Aveyron, en janvier 2009, aurait pu sonner la fin de l’entreprise fondée en 1959 par André Batut. Ce fut un tournant, comme le fut aussi, dans les années soixante-dix, la conversion de la charpente traditionnelle à la construction en lamellé-collé.
Depuis le sinistre, l’entreprise Batut a reconstruit son outil de travail et dispose aujourd’hui de 8000 m2 de bâtiments pour le stockage, le collage et la découpe des pièces. L’entreprise conçoit, fabrique et installe des structures en lamellé-collé pour l’agriculture (45% de son activité), l’industrie et le tertiaire (25%), les professionnels du bâtiment (25%), les particuliers et le résidentiel (5%). L’essentiel de son marché est situé dans le grand Sud de la France (et le territoire national pour les appels d’offres). Jusqu’à ce que la crise ne paralyse l’économie de l’Espagne, l’entreprise Batut comptait de nombreux chantiers dans la péninsule. Les témoins du savoir faire de l’entreprise agentole sont nombreux : piscine et tennis couverts d’Onet-le-Château, quillodrome de Campuac, bergeries et stabulations dans toutes les campagnes, halles de Blanquefort, réseau des jardineries Botanic partout en France…
Alors que les carnets de commandes se remplissent aujourd’hui moins vite qu’hier, l’entreprise Batut à malgré tout fait le choix d’investir. Début 2014, elle s’est dotée d’un centre de découpe automatisé. « Cet investissement, d’un demi-million d’euros, nous apporte efficacité, gain de productivité, mais aussi et surtout confort de travail pour les salariés », explique Guilhem Batut. Le jeune homme est appelé, cette année, à prendre la tête de l’entreprise, succédant ainsi à son père Joël et à sa tante Myriam. « Chez nous, poursuit-il, l’humain passe d’abord. A partir de la reconstruction de l’usine, nous nous sommes engagés dans plusieurs programmes d’amélioration des conditions de travail, de préservation de la santé au travail et de la qualité environnementale de l’outil de travail. Nous avons réduit nos consommations d’eau et d’électricité, nous avons installé une chaudière fonctionnant à la biomasse, qui nous fournit les calories nécessaires à l’usine à partir des sciures, copeaux et autres déchets de bois non traité. »
Sur la lancée de cet élan innovateur, la société Batut a aussi commencé à développer un nouveau type de produit : le lamellé-collé de bois de feuillus. Ces éléments de structure (poteaux, poutres…) trouvent l’essentiel de leurs débouchés dans le résidentiel, et en particulier dans la rénovation. « Ce n’est qu’un marché de niche, mais il se développe et nous sommes déjà prêts à répondre à la demande », assure Guilhem Batut.
La société Batut emploie plus de 20 personnes et réalise, bon an mal an, un chiffre d’affaires de l’ordre de 5 M€.
En savoir plus : www.batutcharpente.com