La CMA de l’Aveyron exhorte les jeunes et leurs familles à faire le choix des métiers de l’artisanat par l’apprentissage. C’est une question de pérennité du tissu économique local.
« Certes, avec plus de 440 inscrits à ce jour, nous sommes dans une bonne dynamique, mais ce n’est pas encore assez. L’idéal serait de former un millier de jeunes chaque année. Au rythme où nous sommes aujourd’hui, il nous faudrait 60 ans pour renouveler tous les artisans qui vont partir à la retraite. Nous allons droit dans le mur. Il en va de la survie du tissu économique de notre département. »
Même si les mots sont forts, les propos de Pierre Azémar et de Laurent Bon, président et vice-président de la Chambre de Métiers et de l’Artisanat de l’Aveyron, se veulent plus graves qu’alarmistes. Ils savent que la faible densité du département impose de fortes contraintes de mobilité ; ils savent aussi que l’Education nationale n’oriente pas ou peu les jeunes vers les métiers manuels (« Nos formations ne figurent pas sur ParcoursSup », relève Pierre Azémar au passage). Pourtant, ils veulent y croire et, pour convaincre les jeunes et leurs familles, ils font la liste des avantages de l’apprentissage et des métiers de l’artisanat : 140 formations, du CAP à la licence professionnelle, dans tout le réseau des CMA d’Occitanie. Quarante-et-une formations au seul CFA de Rodez, dans quatre secteurs : bâtiment, automobile, métiers de bouche et services. « Nous sommes un des CFA parmi les plus généralistes de la région », souligne le président. Des équipes pédagogiques impliquées. Un internat tout neuf. Des formations concrètes qui conduisent presqu’à tous les coups à un emploi. « Neuf apprentis sur dix trouvent un emploi rapidement après leur diplôme, rappelle Pierre Azémar. C’est beaucoup mieux que ce que font les grandes écoles. »
D’ores et déjà, la Chambre de Métiers et de l’Artisanat de l’Aveyron constate que de nombreuses entreprises du territoire peinent à recruter des apprentis faute de candidats. C’est le cas, en particulier, sur les métiers de plaquiste, de maçon et de boulanger. « Ce sont des secteurs qui connaissent actuellement un fort regain d’activité et qui ont des besoins accrus de personnel », explique le président de la CMA.
De leur côté, les entreprises sont, bien sûr, invitées à accueillir plus d’apprentis.
Bref, comptant sur le pragmatisme des jeunes en quête d’un métier et l’engagement des entreprises, les responsables de la Chambre de Métiers espèrent pouvoir promettre bientôt un avenir serein aux jeunes et à l’économie aveyronnaise grâce à l’apprentissage et au réseau des entreprises artisanales du territoire.