Ce 19 décembre, le Conseil régional doit débatte des orientations budgétaires pour 2025.
Dès avant l’assemblée plénière, fustigeant « les gouvernements successifs ne cessent de s’attaquer aux finances des Régions pour combler un déficit qu’ils ont eux-mêmes creusé », la présidente Carole Delga a tenu à faire savoir qu’elle tiendrait les engagements qu’elle avait pris, tout en cherchant à faire des économies.
La Région a déjà subi près de 210 M€ de baisses imposées et non compensées en 2023 et 2024. Pour 2025, l’Occitanie devrait subir une nouvelle perte estimée de 187 M€ : 47 M€ d’impact des décisions antérieures de l’État et 140 M€ concernant la précédente version du Projet de Loi de Financement. « Cet effort est disproportionné, alors que la Région Occitanie connaît une forte dynamique démographique et un réel enclavement impliquant de nécessaires investissements », estime Carole Delga.
Pour construire le Budget régional 2025, qui sera voté le 13 février, la présidente de Région et son exécutif mènent des discussions en interne et en externe avec les acteurs locaux. En dépit des chocs successifs, la Région parvient, grâce à une gestion budgétaire responsable, à préserver une situation financière saine. Avec une capacité de désendettement (CDD) aux alentours de 7 ans, la Région demeure éloignée du seuil d’alerte fixé en loi pluriannuelle des finances publiques (9 ans). À cela s’ajoute le maintien d’une masse salariale en deçà de la moyenne nationale des Régions (17,8% pour l’Occitanie contre 19,1% pour la moyenne des Régions).
La Région tiendra les engagements pris auparavant, cependant elle doit envisager des pistes d’économies pour l’année 2025 au vu des baisses conséquentes de ses recettes. Parmi les premières pistes : maîtrise des dépenses de fonctionnement, réduction du nombre d’agences régionales, chasse aux doublons avec l’État, rationalisation des participations aux organismes extérieurs, gel de la création de nouveaux postes en 2025.
La présidente promet que la Région Occitanie restera en 2025 la 1ère Région française en termes d’investissement par habitant (177€), en mobilisant massivement des fonds européens. La priorité sera donnée au pouvoir d’achat, à l’emploi et à la santé. La Région maintiendra ses aides au pouvoir d’achat : la rentrée scolaire la moins chère de France, la gratuité d’usage des transports pour les 12-26 ans, le train à 1€ pour les salariés.
La Région maintiendra ses aides en faveur des entreprises, créatrices d’emplois, ainsi que les aides aux agriculteurs et aux viticulteurs ; elle mène par ailleurs des concertations avec les départements pour le financement des projets communaux et inter-communaux. De la même manière, elle interroge l’ensemble des partenaires sur les plans de financement des opérations du Contrat de Plan Etat Région.
En revanche, la Région prévoit d’arrêter de compenser le désengagement de l’État sur le financement des infrastructures ferroviaires, tout en maintenant la poursuite de la réouverture des petites lignes et les deux projets de LGV (GPSO et LNMP). Elle renoncera à l’expérimentation sur la gestion des routes nationales (RN88, RN20 et RN125), l’État n’ayant donné aucune assurance quant à son financement prévu à hauteur de 50% dans le CPER.