Le projet de station hydrogène aveyronnais, le plus important de France, a été officiellement présenté aux partenaires institutionnels qui vont le financer et aux entreprises et collectivités qui vont l’utiliser.
« Christian Braley, c’est l’entrepreneur qui a toujours un quart d’heure d’avance sur ce qui se fera demain. Et, jusqu’à présent, il ne s’est jamais trompé. » C’est en ces termes que Christian Poncet, directeur régional du groupe EDF, manifeste sa confiance dans la réussite du nouveau projet de l’entreprise Braley Environnement : la création, à Rodez, d’une station de production-distribution d’hydrogène pour véhicules. Cette station, qui a récemment reçu l’approbation du consortium H2 Mobilité France, attend maintenant la reconnaissance de l’Europe pour pouvoir bénéficier de financements communautaires. Dès lors, elle sera le plus important point d’approvisionnement en France et l’un des principaux jalons d’une future « autoroute » de l’hydrogène entre l’Allemagne et l’Espagne.
« Certes, avoir de l’avance donne un avantage, mais avoir trop d’avance pourrait aussi nous tuer », a expliqué Christian Braley, devant le parterre de ses invités (préfet, élus régionaux et locaux, acteurs de la mobilité décarbonnée, futurs utilisateurs de la station…) réunis à Bozouls à l’occasion de la présentation officielle du projet hydrogène aveyronnais. En d’autres termes, Christian Braley compte bien que tous les partenaires vont tenir leurs engagements dans un projet sur lequel il mise gros. « La mobilité hydrogène, c’est un enjeu considérable, croit-il. C’est une vraie alternative aux énergies fossiles polluantes. C’est bon pour la planète, c’est bon pour la France, c’est donc bon pour l’entreprise Braley. »
Afin de s’assurer d’un minimum d’utilisateurs locaux avant le déploiement futur de la mobilité hydrogène à l’échelle de l’Europe, le projet aveyronnais réunit un groupe de partenaires qui s’engagent d’ores et déjà à s’équiper d’une flotte captive de véhicules électriques à prolongateur d’autonomie H2 : l’agglomération du Grand Rodez, la ville d’Onet, la ville de La Primaube, la Poste, EDF, les transports Ruban Bleu, les autocars Verdié, la SEM Eveer’Hy’Pole (centre d’essai de véhicules à hydrogène), Inforsud Diffusion. Ensemble, ils représentent une flotte d’un trentaine de véhicules Kangoo ZE (le seul à être aujourd’hui homologué en France). Christian Braley, pour sa part, envisage, à terme, de remplacer l’intégralité de sa flotte de camions diesel par des poids-lourds fonctionnant à l’hydrogène.
Concrètement, la station d’hydrogène aveyronnaise sera installée sur le site Braley de Sébazac. L’hydrogène sera produit par fracturation de molécules d’eau. L’énergie nécessaire au procédé sera l’électricité dite fatale (électricité produite en particulier par l’éolien, les centrales hydroélectriques au fil de l’eau ou la nuit et qui n’est pas utilisée). « Comme autrefois on salait le cochon pour pouvoir le consommer toute l’année, nous, nous allons mettre cette électricité en conserve pour pouvoir l’utiliser quand nous en avons besoin », illustre Christian Braley. En fait de conserve, il s’agira d’hydrogène en réservoir servant à alimenter une pile à combustible embarquée dans les véhicules, laquelle pile prendra le relais des batteries pour faire fonctionner le moteur électrique de la voiture. Cette technologie permet ainsi de donner à des véhicules électriques une autonomie identique à celle des véhicules à moteur thermique, pour le même coût que le gazole.
Le projet de station H2 aveyronnais est porté conjointement par Braley, EDF et l’institut de recherche franco-allemand EIFER.