En inaugurant le pôle environnement de Bozouls, ce 4 juillet, l’entreprise Braley célèbre l’aboutissement d’un vaste chantier commencé en 2005 et la concrétisation du développement d’une nouvelle activité tournée vers le recyclage des déchets et la production d’énergie, initiée dès le milieu des années quatre-vingts.
Le pôle environnement de Bozouls couvre aujourd’hui 34 hectares, sur la zone d’activité des Calsades. Il occupe une vingtaine de personnes placées sous la responsabilité de Ludovic Braley. Le site est dédié au traitement des déchets ménagers issus de la collecte sélective et au tri des déchets industriels banals déposés à la déchetterie. En début d’année, le site s’est équipé d’une chaîne de tri multi-flux hautes performances conçue par l’entreprise Aktid de Chambéry. Ce nouvel outil (5 M€ d’investissement), va permettre à l’entreprise de traiter les déchets plus vite, en plus grande quantité et d’origines plus variées. La chaîne permet par exemple de traiter les déchets encombrants tels que les bungalows et mobil-homes, déchets d’ameublement ou de démolition. Jusqu’à présent, le centre Braley prenait en charge 17% des déchets collectés ; avec ce nouvel outil, l’objectif est de traiter plus de 50%. Chaque année, le pôle recycle 20 000 tonnes de déchets et 60 000 tonnes de bois y sont transformées en combustible pour chaudières domestiques et industrielles.
L’énergie de demain
Les installations sont couvertes de 6 400 m2 de panneaux photovoltaïques qui produisent non seulement de l’électricité mais également de la chaleur utilisée pour le séchage des déchets de bois transformés en combustibles. Le site de Bozouls sera également le siège des expérimentations conduites par le transporteur pour transformer sa flotte de camions en véhicules roulant avec de nouvelles énergies, telles que le gaz issu de la méthanisation ou l’hydrogène.
Au-delà de ses dimensions et performances industrielles, le site de Bozouls est aussi le plus éclatant symbole de l’engagement environnemental dans lequel Christian Braley a plongé son entreprise. « A la maison, quand on mangeait des sardines le vendredi, on conservait la boîte qui servait d’abreuvoir aux lapins, se rappelle l’ancien éleveur de brebis. Rien ne se perdait, tout se recyclait. » D’une enfance très chiche à Bezonnes, sur le Causse Comtal, Christian Braley a forgé la conviction, très peu en vogue en cette époque qui a inventé le concept d’obsolescence programmée, que tout objet a une valeur tant qu’il existe. Il a éprouvé cette idée dès le milieu des années quatre-vingts, en récupérant les déchets agricoles délaissés par les grandes cultures du Midi et du Sud-Ouest, qu’il revendait ensuite aux éleveurs aveyronnais sous forme de litière ou de nourriture pour les animaux. Ce fort en calcul mental, inventeur compulsif et entrepreneur audacieux, a vite compris l’intérêt qu’il y avait à « s’intéresser à ce qui n’intéresse personne ».
C’est bon pour la planète
C’est de là qu’est née sa volonté de développer, en complément du transport et de la location de bennes, une activité environnementale. Ce qui n’était au départ qu’une quête de chiffre d’affaires supplémentaire est vite devenu un leit-motiv. « C’est bon pour la planète et c’est bon pour l’entreprise », se plaît à répéter Christian Braley. Plus encore : c’est devenu une éthique. Braley le transporteur, qui envoie sur les routes de France des dizaines de camions gavés de diesel, souhaite changer durablement les choses et ouvrir une nouvelle voie. Il fait aujourd’hui le pari que, à moyen terme, ses camions n’utiliseront plus les énergies fossiles traditionnelles. Gaz issu de la méthanisation des déchets, pile à combustible ou autre énergie propre à produire et à utiliser… Peu importe, l’entreprise Braley est prête à explorer toutes les pistes, y compris les moins balisées. Christian Braley a fait le choix irrévocable d’être un pionnier. Et on le dit très têtu.