L’entreprise d’Agen d’Aveyron fête cette année son soixantième anniversaire. Malgré son âge, la société familiale est toujours à la pointe de l’innovation dans tous les domaines : technologiques, environnementaux et sociaux.
L’histoire de l’entreprise de charpente créée en 1956 par André Batut aurait pu s’arrêter dramatiquement en 2009, quand un incendie a ravagé ses ateliers. Mais non, l’affaire était solide, à l’image de ses constructions. Sitôt passé le choc du sinistre, les Batut et leurs salariés ont reconstruit 8000 m2 de bâtiments pour le stockage, le collage et la découpe des pièces, pour repartir de plus belle. Ainsi, après André, après ses enfants Myriam et Joël, c’est aujourd’hui une troisième génération de Batut qui prolonge l’histoire, en la personne du petit-fils Guilhem.
Dans le passé, l’entreprise avait déjà montré qu’elle pouvait être agile et réactive, au moment de la conversion de la charpente traditionnelle vers la construction en lamellé-collé, dans les années soixante-dix. Elle s’était alors placée parmi les pionnières de cette technique en France et aujourd’hui encore, l’entreprise conçoit, fabrique et installe des structures en lamellé-collé pour l’agriculture (45% de son activité), l’industrie et le tertiaire (25%), les professionnels du bâtiment (25%), les particuliers et le résidentiel (5%). L’essentiel de son marché est situé dans le grand Sud de la France. Batut Charpente répond aussi aux appels d’offre nationaux. Il y a quelques années encore, elle comptait plusieurs chantiers en Espagne. Les témoins du savoir faire de l’entreprise agentole sont innombrables : piscine et tennis couverts d’Onet-le-Château, quillodrome de Campuac, bergeries et stabulations dans toutes les campagnes, halles de Blanquefort, réseau des jardineries Botanic partout en France… Les bois transformés à Agen-d’Aveyron proviennent essentiellement d’Europe et, pour partie, de forêts du Massif Central.
Le succès de l’entreprise Batut tient probablement à sa volonté permanente d’investir. Début 2014, elle s’est dotée d’un centre de découpe automatisé. « Cet investissement, d’un demi-million d’euros, nous apporte efficacité, gain de productivité, mais aussi et surtout confort de travail pour les salariés », explique Guilhem Batut. Le jeune homme se place ainsi dans les pas de ses prédécesseurs. « Chez nous, poursuit-il, l’humain passe d’abord. A partir de la reconstruction de l’usine, nous nous sommes engagés dans plusieurs programmes d’amélioration des conditions de travail, de préservation de la santé au travail et de la qualité environnementale de l’outil de travail. Nous avons réduit nos consommations d’eau et d’électricité, nous avons installé une chaudière fonctionnant à la biomasse, qui nous fournit les calories nécessaires à l’usine à partir des sciures, copeaux et autres déchets de bois non traité. »
Sur la lancée de cet élan innovateur, la société Batut a aussi développé un nouveau type de produit : le lamellé-collé de bois de feuillus. Ces éléments de structure (poteaux, poutres…) trouvent l’essentiel de leurs débouchés dans le résidentiel, et en particulier dans la rénovation.