Dans cette période d’accumulation de crises (inflation générale, coût des matières premières, coût de l’énergie…), la Chambre de Métiers et de l’Artisanat de l’Aveyron (CMA) craint que les artisans, qui ont toute la journée la tête dans le guidon de leurs chantiers, ne voient pas vraiment les dangers qui menacent leurs entreprises. C’est pourquoi Pierre Azémar et Laurent Bon les appellent solennellement à prendre le recul nécessaire pour étudier leur situation attentivement et prendre les décisions qui s’imposent avant l’irrémédiable. Les élus de la CMA appellent également les partenaires des entreprises (comptables, banques, etc.) à être eux-aussi très vigilants sur l’état des entreprises.
Les exemples de situations déjà difficiles sont légion dans l’artisanat aveyronnais : un charpentier qui a dû arrêter sa scierie parce qu’elle est trop gourmande en énergie, un boucher qui retarde la mise en route de nouveaux équipements (payés et livrés) parce qu’ils vont faire enfler sa facture d’électricité, un carrossier dont la facture de gaz est passée de 12 000 à 28 000 € en un an…
« Les aides mises en place par l’Etat ne sont pas à la hauteur de la situation, assure Pierre Azémar. Sans compter que certains artisans n’y ont pas droit et que d’autres, dans l’alimentation et les services, voient leur chiffre d’affaires baisser en raison de l’inflation et du ralentissement de la consommation. »
C’est pourquoi, plus que jamais, la chambre consulaire exhorte ses ressortissants à prendre le temps de soigner leur gestion avant qu’il ne soit trop tard. « Il ne s’agit pas pour nous de pleurnicher sur notre sort ou de quémander des aides, mais de prendre les mesures qui s’imposent dans les entreprises », résume Pierre Azémar. Pour aider les artisans dans cette nécessité, la CMA va multiplier les rencontres et les conseils aux artisans du territoire dans les prochaines semaines.