A la suite de plusieurs années de développement continu, l’entreprise de Stéphan Mazars poursuit de nouvelles et multiples ambitions pour 2018, dont la création d’une école-laboratoire unique, dédiée à la formation des travailleurs handicapés.
Gare au vertige ! Au cours des deux dernières années, l’entreprise STS à Decazeville (composites, matériaux souples, peintures spéciales…) a doublé tout à la fois son chiffre d’affaires et ses effectifs. Cette entreprise adaptée (80% de ses salariés ont un handicap) emploie aujourd’hui 112 personnes sur son site historique de la zone industrielle du Centre à Decazeville et 46 sur son site de Capdenac (STI), où elle a installé l’activité de l’ancienne entreprise figeacoise Altariva, rachetée en 2015.
Et cet incroyable développement est encore loin d’être arrivé à son terme, si l’on en juge par la profusion de projets qui animent son patron, Stéphan Mazars. Paradoxe supplémentaire, c’est l’arrêt du programme Airbus A400M, pour lequel STS devait fabriquer en partie les hélices, qui est à l’origine de ce bouillonnement. « Quand on nous a annoncé la fin de l’A400M et les difficultés de l’A380, il a bien fallu trouver autre chose », explique Stéphan Mazars avec une déconcertante simplicité.
2018 va donc commencer avec le déménagement (dans quelques jours) d’une partie des ateliers dans le bâtiment de 4000 m2 (qui abritait autrefois Norauto) acheté voilà plus d’un an, à quelques mètres de l’usine initiale. Là, sur 1500 m2, seront installés un atelier de découpe de matériaux souples et la ligne d’assemblage de l’Aligot Express, la machine conçue par Fabrice Carrier et Christian Valette. « Nous profitons de ce déménagement pour réorganiser aussi toute l’usine historique afin de mettre tous les process en ligne », ajoute le patron de STS.
Par la suite, Stéphan Mazars souhaite également orienter STS vers de nouveaux marchés et de nouvelles activités créatrices de chiffre d’affaire et d’emplois supplémentaires : fabrication de coques de drones civils en carbone, assemblage d’imprimantes 3D, fabrication de produits composites pour d’autres secteurs que l’aéronautique (ferroviaire, véhicules électriques…), développement des « composites tièdes » pour des pièces entrant dans la construction de certains moteurs aéronautiques. « Ce sont beaucoup d’investissements, mais c’est porteur d’emplois nouveaux », glisse le patron de STS.
Mais il ne va pas en rester là. Il prépare le développement d’une activité de recyclage de matériaux composites, avec une entreprise toulousaine. A terme, STS pourrait revaloriser les composites recyclés sous la forme d’une nouvelle matière première secondaire dont les propriétés, dit-il, sont très prometteuses. Stéphan Mazars aimerait que cette nouvelle activité trouve sa place à Decazeville.
C’est déjà beaucoup de projets mais ce n’est pas tout. Plus original encore, STS va créer dès cette année un centre de formation totalement original, réservé à des personnes handicapées. Cette école lui permettrait d’une part de faire monter en compétence ses propres effectifs et, plus largement, de former un public handicapé aux nouveaux métiers de l’industrie et des matériaux. Cette école a par ailleurs l’ambition de déployer des méthodes particulièrement innovantes, faisant appel aux neurosciences et aux technologies 3D pour la simulation de gestes techniques. « En fait, cette école sera un véritable laboratoire de recherche sur la formation de publics handicapés », résume Stéphan Mazars.
Pour mémoire, à sa création en 1988, STS était un (très) modeste atelier protégé qui faisait du câblage à façon pour l’aéronautique…