Après des années de vache maigre, le bâtiment et les travaux publics retrouvent de l’activité. Pour y répondre, les entreprises aveyronnaises ont besoin de personnels et, pour attirer les candidats, proposent de les former aux métiers.
Le BTP aveyronnais a deux nouvelles ; une bonne et une mauvaise. La bonne nouvelle, c’est que plusieurs entreprises du secteur recrutent. La mauvaise, c’est qu’elles ne trouvent pas de candidats. Le secteur avait déjà connu une situation comparable en 1998 : reprise de l’activité et difficultés de recrutement. Après dix ans de crise, le BTP enregistre de nouvelles commandes (beaucoup d’entreprises aveyronnaises ont eu le courage et la clairvoyance d’aller les chercher à l’extérieur du département), mais elles ont les plus grandes difficultés à pourvoir les nouveaux postes. « Cela peut avoir deux types de conséquences néfastes, synthétise Jean-Pierre Servans, past-président de la FBTP. Nos entreprises risquent d’avoir du mal à honorer les commandes en cours ou à venir et, si nos entreprises ne peuvent pas répondre au regain d’activité, d’autres sociétés extérieures, dont les pratiques ne sont pas toujours très vertueuses, vont venir prendre le travail dans le département. » « Certaines entreprises qui ont continué de recruter un peu pendant la crise ont épuisé le vivier local de l’intérim », ajoute encore Stéphane Rayssac, patron d’Andrieu Construction.
C’est pourquoi la fédération départementale du BTP, avec l’aide du GEIQ (Groupement d’Employeurs pour l’Insertion et la Qualification), lance une campagne de recrutement et de formation de quarante personnes. Les besoins, qui se font sentir essentiellement dans le gros œuvre, ont été identifiés après consultation des entreprises de la FBTP : 32 maçons-bancheurs, 2 chapistes-carreleurs, 1 chauffeur poids lourd, 1 opérateur et 1 encadrant désamianteur, 1 chef d’équipe, 2 chefs de chantiers. Les postes à pourvoir sont disséminés dans tout le département. Aucun profil ou pré-requis particulier n’est recherché. « Nous cherchons seulement des gens qui ont un projet de vie en Aveyron et qui ont la volonté sincère de travailler », explique Laure Fabre, directrice du GEIQ BTP de l’Aveyron. « Pour le reste, nous nous chargeons de les former aux métiers. » Pour ce faire, la FBTP et le GEIQ vont s’appuyer sur les compétences des Compagnons du Devoir qui vont déplacer en Aveyron un centre de formation avec des moyens lourds. La formation professionnalisante, exclusivement ciblée sur les techniques et la sécurité, durera sept mois. Les candidats qui le souhaiteront pourront la prolonger vers un diplôme.
Les opérations de communication et de recrutement se prolongeront jusqu’en début janvier 2018, en partenariat avec un réseau de structures publiques ou associatives concernées par l’emploi et l’insertion professionnelle. La formation commencera en février. « Les candidats seront d’abord salariés du GEIQ mais l’objectif est qu’ils décrochent un CDI dans l’entreprise dans laquelle ils seront détachés », ajoute Laure Fabre.