S’il arrive que le monde de l’agroalimentaire soit chahuté, pris entre le corsetage des règlements de toute sorte et des crises passagères, le groupe Alliance Porci d’Oc (APO) peut, en revanche, faire état d’une situation saine qui lui permet d’envisager sereinement l’avenir. Et ce, en dépit d’une année 2015 atypique, selon le mot des professionnels, où on a carrément assisté à une absence de marché, de prix, de références, durant le mois d’octobre.
Ce groupe coopératif qui a vu le jour il y a une vingtaine d’années, est spécialisé dans la filière porcine, en occupant toutes les strates, qu’il s’agisse de l’élevage, de l’abattage, de la transformation ou encore de la commercialisation. Présidé par Norbert Pradalier et dirigé par Serge Clamagirand, le groupe APO a tenu son assemblée générale récemment, et cela a été l’occasion de réunir de nombreux éleveurs (ils sont 185 à adhérer à la coopérative) ainsi que des partenaires commerciaux.
La Chine en ligne de mire
Il a notamment été décidé de poursuivre les programmes d’investissement afin de pérenniser la filière, et ce ne sont pas moins de 7,1 millions d’euros qui seront investis, en tout, sur la période 2015-2018. Le groupe croit aussi à son association avec Occitane Plats sur fond de création de la marque Porc Occitan. Enfin, APO porte un projet de développement de la filière porcine, projet qui a été présenté il y a quelques jours au vice-président du conseil régional en charge de l’agriculture.
Ce projet de développement pourrait d’ailleurs bien passer par la case export, et plus précisément par la Chine. Un audit a en effet été réalisé par des experts chinois en décembre dernier, et APO est dans l’attente d’une décision. Le marché chinois est en tout cas très prometteur avec une prévision d’importation, pour 2016, de quelque deux millions tonnes. Ce qui équivaut presque à l’ensemble du marché français.
Bien être animal
Il est intéressant de noter que c’est en misant sur un ancrage régional très fort que APO entend bien se faire reconnaitre à l’extérieur. <Dans un environnement économique compliqué, cet ancrage est notre fer de lance> pouvait ainsi préciser Norbert Pradalier.
A coté de ces ambitions, et des bons résultats constatés l’année dernière (11.000 porcs abattus par semaine, 180 tonnes de produits élaborés chaque semaine, le passage de 360 à 370 salariés, un bilan consolidé en hausse de 8,50%…), la coopérative Alliance Porci d’Oc entend bien insister très fortement sur la notion de bien être animal.
Les consignes aux éleveurs sont donc régulièrement renouvelées par les vétérinaires « maison », sur fond de jeûne avant abattage, conditions de chargement, entretien des exploitations. Autant de notions, heureusement désormais incontournables, qui sont bonnes pour l’animal, et qui consistent, comme le dit Serge Clamagirand, <à ne pas casser le contrat moral avec le consommateur>.