Pour l’agence immobilière ruthénoise, qui travaille beaucoup avec des clients britanniques, la chute de la livre après le Brexit n’est qu’une péripétie de plus, qui l’encourage à expérimenter de nouvelles solutions et à profiter des opportunités qui se font jour.
Agence immobilière spécialisée dans les biens de caractère, Sélection Habitat propose à la vente près de 1500 maisons exceptionnelles, généralement situées dans des paysages remarquables, et localisées sur un vaste territoire qui va de la Vendée aux Alpes-Maritimes. Outre son siège ruthénois, inauguré pendant l’hiver dernier au parc d’activités de la Gineste, Sélection Habitat forme un réseau d’agences dans l’Aveyron, l’Aude, le Gers, le Lot, le Tarn, complété par des mandataires sur tout le territoire.
Un tiers des clients de Sélection Habitat sont des Britanniques et la sortie du Royaume Uni de l’Union Européenne change substantiellement la donne pour l’agence immobilière de Jean-Stéphane et Nav Vilain. « Nous avons déjà vécu la crise de 2008 et, compte tenu de la caractéristique de nos clients, nous sommes dans les incertitudes du Brexit depuis déjà quelques mois », explique avec sang froid le fondateur de Sélection Habitat. Lui qui prédisait une année 2016 plutôt faste reste confiant malgré l’actualité européenne. « Nous prévoyons une évolution du marché en trois phases successives, dit-il. Il va d’abord y avoir une progression des achats, par des Britanniques déçus par le Brexit, qui voudront venir s’installer en France. Pour eux, nous préparons une offre spéciale durant l’été, avec une réduction de nos honoraires au prorata de la baisse de la livre sterling. La clientèle anglaise va ensuite se faire plus rare et certains vont même vendre leurs biens en France, pour tirer avantage de l’inversion de la parité livre-euro. Nous allons dès lors disposer de nombreux biens de qualité, rénovés avec soin, et à bon marché. Ce seront autant d’opportunités dont il faudra savoir profiter. Pour soutenir l’activité, nous prévoyons d’ailleurs de proposer de nouvelles solutions de financement aux acheteurs. Enfin, d’ici un an ou deux, l’activité va reprendre. Dans leur histoire, les Britanniques ont démontré qu’ils avaient de grandes capacités à rebondir. Ils parviendront assez vite à redresser leur monnaie et à revenir sur le marché. »
Au-delà du seul cas des clients anglais affectés par le Brexit, Jean-Stéphane Vilain ne perd pas de vue que son métier s’inscrit dans un temps relativement long et des tendances de fond plutôt durables. « Nous sommes dans un mouvement général qui voit les européens du Nord venir vers le Sud et les urbains s’installer à la campagne, rappelle-t-il. Plus largement encore, la France reste le pays du monde le plus prisé pour l’immobilier de caractère. Tout cela nous encourage à faire toujours plus de qualitatif et à profiter des opportunités nouvelles qui se font jour dans les périodes de crise. »