L’ouverture, il y a quelques mois, d’un nouveau magasin à l’enseigne Victoire, à Rodez, n’est qu’un épiphénomène. L’Aveyron et l’Hérault ne sont plus assez grands pour la boulangerie millavoise Galzin. C’est aux Chinois que l’entreprise veut désormais vendre son pain.

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Tout en continuant à innover et à ouvrir régulièrement des points de vente dans la région, William Galzin a décidé  de sortir de son territoire naturel pour aller porter le savoir-faire de sa boulangerie jusqu’en Chine à partir de cette année. Pour ce faire, le boulanger de Millau-Creissels a signé deux contrats de partenariat (des joint venture) avec le groupe Jiahe, présent dans le Jiangsu (à l’Est de la Chine), et le groupe Senyu, dans la province du Sichuan (Centre-Ouest). Avec le premier, l’entreprise Galzin va ouvrir une série de boutiques créées à des emplacements privilégiés dans tout le territoire chinois à l’enseigne de Galzin 1938. Une école de formation sera créée pour former des collaborateurs et futurs franchisés dans l’esprit du savoir-faire à la française. Avec le second, c’est la marque Boulangerie Victoire qui sera développée dans le Sichuan puis étendue aux autres provinces du pays. Boulangerie Victoire célèbre les fondateurs de la boulangerie à Saint-Victor, Paul et Marie-Louise Galzin. En Chine, Galzin 1938 représentera l’art de vivre à la française et Boulangerie Victoire symbolisera la sécurité alimentaire. « Il y a une carte à jouer pour l’industrie agroalimentaire française sur ce thème-là », assure William Galzin, qui a fait le déplacement en Chine, en 2015, avec le conseil régional de Midi-Pyrénées. Dans les deux cas, les boutiques et les fabrications seront développées par des équipes franco-chinoises, avec des produits d’origine du Sud Ouest de la France.

L’idée de William Galzin de se frotter à l’export lui est venue de la volonté de contrer l’érosion des marges sur le marché local. Une première expérience espagnole avait été tentée, sans succès. « On n’arrivait pas à valoriser nos produits à leur juste valeur », explique le chef d’entreprise. Après la Chine, Galzin vise aussi le Japon, où l’entreprise ne vendrait pas du savoir faire, mais des produits spécialement conçus et adaptés aux goûts des japonais. La distribution serait faite par l’intermédiaire d’un grossiste qui fournit l’hôtellerie. « Nous avons également des demandes d’Israel, pour du savoir-faire, et de la Roumanie, pour des produits », note le petit-fils des fondateurs de la boulangerie Galzin.

Le groupe Galzin, aujourd’hui, ce sont cinq sociétés et 150 salariés. Son activité est scindée en deux parties qui produisent à parts égales le chiffre d’affaire : la vente en magasins et la fabrication pour la GMS, les grossistes et l’hôtellerie. Au cours des dernières années, le groupe a vu son chiffre d’affaires progresser de 15 à 20% par an.