Soutenu par le Conseil national du Cuir, le Pôle cuir Aveyron, créé en avril 2015, est déjà engagé dans plusieurs actions concrètes dont l’objectif est de pérenniser une filière d’entreprises locales puis de faire de la région un épicentre mondial des industries de la peau et du luxe.

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« Nous nous donnons deux ans pour nous construire un avenir pour longtemps. » Olivier Fabre, le président du Pôle cuir Aveyron, a probablement de bonnes raisons d’avoir confiance en demain. L’une d’elles était la présence à Millau, le 8 avril, du Conseil national du Cuir, dont le président Franck Boehly est venu dire sa volonté de développer de réseaux de professionnels sur les territoires, à l’exemple du Pôle cuir Aveyron. Autre raison : la filière française du cuir figure parmi les plus dynamiques du monde, grâce à un positionnement haut de gamme qui la met à l’abri des soubresauts de l’économie. L’industrie de la peau représente 8 000 entreprises, qui emploient 70 000 personnes et totalisent un chiffre d’affaires de 15 milliards d’euros. « C’est aussi et surtout l’une rares filières industrielles en France qui crée des emplois à un rythme soutenu », ajoute Franck Boehly.

Ainsi rassérénés, les adhérents du Pôle cuir Aveyron (18 entreprises, mégissiers, tanneurs, gantiers, maroquiniers, selliers…) peuvent poursuivre leur travail commun. Réunis voilà juste un an sous l’impulsion de la CCI Aveyron et de la Communauté de Communes Millau Grands Causses, les membres du Pôle cuir se sont déjà mis au travail et ont établi un plan d’actions de deux ans, décliné en trois formules : le savoir-faire, le faire ensemble et le faire savoir.

Pour le savoir-faire, le soucis des professionnels est de veiller à le maintenir sur le territoire. Pour ce faire, le Pôle cuir a déjà engagé une série de formations pour les salariés des entreprises du secteur, de manière à ce qu’ils acquièrent toujours plus de maîtrise des gestes, de la gestion de la production, voire qu’ils puissent se trouver en capacité de reprendre une entreprise, si besoin. L’objectif, à terme, est de réunir sur le territoire tous les outils de formation et de recherche technologique pour élever le niveau de qualification des salariés et faciliter le recrutement.

Le travail pour améliorer le faire ensemble a, lui aussi, bien commencé puisque le Pôle compte déjà 18 entreprises aveyronnaises de la 1e et 2e transformation du cuir (383 salariés et 39 M€ de chiffre d’affaires. A plus longue échéance, le Pôle cuir devrait accueillir d’autres métiers de la filière, tels que les éleveurs d’ovins et de bovins. L’interprofession du Veau d’Aveyron et du Ségala s’est d’ores et déjà montrée intéressée, avec la volonté de trouver les moyens d’améliorer la qualité des peaux des animaux. Le Pôle cuir Aveyron souhaite également s’élargir et intégrer, dans un proche avenir, les nombreux professionnels du secteur installés dans le Tarn.

Le faire savoir doit contribuer à améliorer la notoriété et l’image de marque des professionnels du territoire. Le Pôle cuir a déjà fait réaliser une série de photographies qualitatives dans toutes les entreprises adhérentes. Des événements tels que les Rencontres du Cuir de Millau, organisées par le Comité national du Cuir, contribuent aussi à placer les entreprises locales sous la lumière. D’autres opérations de promotion et communication sont également en préparation.

« Notre ambition est de faire du Pôle cuir Aveyron l’épicentre de la filière cuir du Grand Sud de la France, un vivier professionnel où les grands donneurs d’ordre mondiaux viendraient chercher des savoir-faire et des produits ou, pourquoi pas ? installer leurs propres sites de production », imagine Olivier Fabre.