La frénésie de la réforme !
Aujourd’hui, personne ne conteste l’absolue nécessité de réaliser des réformes pour permettre à notre pays de retrouver une place plus honorable dans le grand concert de la mondialisation.
Ces réformes sont nécessaires, mais elles doivent être accomplies avec méthode… et aujourd’hui nos gouvernants semblent pris d’une telle frénésie pour réformer tous azimuts que cela ne semble plus laisser de place à la réflexion préalable… et, encore moins, aux échanges d’idées.
Ainsi la stratégie actuelle consiste d’abord à imposer… après on verra bien ce qui se passe… et la marche arrière est souvent la seule issue de secours !
Oui, les annonces se substituent aux débats.
On peut même se demander si ceux qui nous dirigent ne favorisent pas la culture du conflit. Ils semblent être tombés éperdument amoureux des complications… et les complications, c’est contagieux, ça s’attrape facilement… et nos Ministres en sont pratiquement tous atteints !
Nous serons bientôt obligés de faire la circulation au milieu de ce flot incessant de nouvelles mesures qui nous asphyxie au quotidien !
L’exemple des Tribunaux de Commerce est particulièrement éloquent : depuis 1790, cette juridiction, composée uniquement de bénévoles, a connu très peu de réformes ce qui ne l’empêche pas de remplir son rôle très efficacement avec des rapidités et des qualités de jugement reconnues remarquables.
La réforme actuelle s’est heurtée à une levée de boucliers… et c’est donc encore dans le conflit, après une grève inédite, que nos Juges consulaires ont pu finalement s’exprimer et obtenir des aménagements, certes insuffisants, mais significatifs par rapport au projet initial.
L’exemple de la réforme des Chambres de Commerce et d’Industrie est, à contrario, tout aussi significatif. N’ayant pas la culture de la contestation, de la révolte, ni de la moindre manifestation, trop respectueux de nos institutions, notre établissement consulaire se trouve donc lourdement sanctionné : – 40 % sur notre ressource fiscale sur ces dernières années… Qui dit mieux ?
Notre lot de consolation est que nous savons que nos gouvernants auront à cœur de s’imposer le même traitement dans le cadre d’une justice qu’ils veulent équitable.
Dans l’hypothèse, certes improbable, où ce ne serait pas le cas…
Cherchez l’erreur !