Pour sa vingtième édition, le festival occitan retrouve le jardin public et, en revenant ainsi plus près du cœur de la ville, confirme Rodez comme une capitale culturelle du Sud de la France.
Rigueur budgétaire oblige, l’Estivada 2014 sera légère. « Légère mais certainement pas superficielle, elle sera même plurielle, toujours aussi désireuse d’ouvrir ses horizons de pensée et de faire sauter les verrous de représentations trop étroites, assure Patrick Roux, le directeur du festival. Nous semons nos envies avec bienveillance et précision : des artistes venus de tout le territoire occitan, des historiques du festival (Nadau, lo Còr de la Plana, Goulamas’K) côtoyant des nou- veaux-venus (los Goiats, Papà Gahùs, Stille Volk, Cap Aici, le Bal à la Voix…), de vraies relations de confiance s’établissant pour des propositions nouvelles dans un cadre inédit (Pythéas, Luc Aussibal), l’Estivada c’est avant tout une question d’équilibre. Ainsi que la nécessité permanente de rester à l’écoute du monde, et d’aller voir ce qui ailleurs se réalise autour de thèmes qui sont aussi les nôtres. Notre éternel compagnon de route catalan sera donc bien sûr de la partie, avec Txarango, extrêmement populaire outre-Pyrénées, ainsi que la Bretagne, celle, vive et libre, des Ramoneurs de Menhirs, un concept qui n’est pas pour nous déplaire, tant il est vrai que certaines vieilles pierres auraient, par chez nous, également besoin d’un petit rafraîchissement. » Vingt ans après sa création, l’Estivada va également retrouver le jardin public et le centre-ville.
Reconnu comme le festival occitan de référence pour sa pluridisciplinarité et sa singularité de festival interrégional des cultures occitanes, l’Estivada tente, par ses propositions artistiques et culturelles comme par sa pratique, de briser les représentations « folkloristes » trop souvent attachés aux langues et cultures dites régionales. Loin des clichés, le festival a une vision moderne et universaliste de l’identité occitane, qui ne se résigne pas au silence et cherche à ce que l’occitan retrouve la place qui doit être la sienne : langue de la vie et non du seul souvenir. Toute la programmation de l’Estivada est donc articulée autour de la langue occitane, la langue minoritaire de toute la moitié Sud de la France, ainsi que de quelques régions des pays limitrophes (Espagne et Italie).
Jusqu’à dimanche, les festivaliers (ils étaient 100 000 l’année dernière) pourront se repaître de musique, de chanson, d’ateliers, de rencontres, de débats, de livre et de gastronomie locale. Une vingtaine de concerts sont programmés durant les cinq jours de festival. Et tous sont gratuits.
En savoir plus : estivada-rodez.eu