Développant depuis plusieurs décennies un procédé de fertilisation des sols à la fois naturel et inédit, inventé par Marcel Mézy, l’entreprise de Lioujas rallie chaque jour de nouveaux clients à sa conception d’une agriculture durable
Bernard Belard et sa sœur Martine, jeunes éleveurs quadragénaires, travaillent depuis plus de vingt ans avec le procédé Sobac et rien ne les ferait revenir en arrière. Les éleveurs de Thérondels, dont les terres se situent à 1000 m d’altitude, ne trouvent qu’avantages à l’utilisation des produits Sobac : un cheptel en meilleure santé, une terre plus facile à travailler, des prairies plus riches, une atmosphère plus saine et des pas significatifs vers plus d’autonomie économique. « Il y a de la vie dans notre sol et nous avons tellement le sentiment de travailler proprement ! », assurent les agriculteurs.
Ces succès attestés par les utilisateurs font aussi le succès de l’entreprise installée à Lioujas, qui enregistre entre 15 et 25% de croissance chaque année. Le procédé découvert voilà trente ans et développé par Marcel Mézy semble produire, naturellement, de meilleurs résultats que les intrants chimiques. Le principe consiste à cultiver une sélection de micro-organismes végétaux qui, réintroduits dans le sol ou les effluents d’élevage (fumier, lisier…) favorise et accélère le développement de l’humus, cet élément primordial de la terre, à la fois nourricier et stabilisateur des sols. « Nous créons un écosystème naturel qui produit de l’humus, développe l’autonomie de production, augmente la performance économique de l’exploitation, préserve la qualité et l’équilibre des sols, réduit la consommation d’eau, réduit les problèmes sanitaires sur les cheptels… », énumère Marcel Mézy. Le procédé peut même rendre fertile des sols détruits par le sel. C’est ainsi que l’île de Ré a retrouvé ses vignes après le passage de la tempête Xynthia…
La Sobac a été créée en 1992 par Marcel Mézy et Raymond Fabre, avec leurs fils respectifs Christophe et Patrick. L’entreprise n’est alors présente que sur le marché de l’agriculture, avec ses deux produits, le Bactériosol (pour les sols) et le Bactériolit (pour les fumiers). Grâce à leur force de conviction, les hommes de la Sobac parviennent petit à petit à rallier de plus en plus d’agriculteurs à leur philosophie et à leurs produits. En 2007 est créée la société Futuragri, usine de production installée en Loir-et-Cher. En 2009, la Sobac se place sur le marché de la jardinerie et du particulier avec des déclinaisons adaptées de ses produits. La même année, elle crée une filiale en Allemagne.
La Sobac aujourd’hui, ce sont quatre entités : Sobac, qui assure la commercialisation (95 salariés), le site de production Futuragri (8 salariés), Mézagri (32 personnes qui produisent le « noyau » de l’écosystème) et Sobac GmbH à Kiel. Les produits Sobac sont commercialisés en direct auprès des agriculteurs en France, Pologne, Hongrie, Irlande, Allemagne, Maroc. L’entreprise vise un chiffre d’affaires de l’ordre de 25 M€ en 2014.
Avec la mise en œuvre du programme Ecophyto 2018, visant à réduite l’utilisation des intrants fertilisants et phytosanitaires, la Sobac peut entrevoir de formidables perspectives de développement. De plus, l’entreprise travaille sur la transformation des digestats de méthanisation en produits nobles fertilisants. Forte de la dynamique qu’elle a installée, la Sobac est prête pour cet avenir encourageant. « Nous pouvons immédiatement multiplier par dix nos capacités de production », assure Marcel Mézy.