Avec la volonté, affirmée dès le début de son mandat, de positionner la CCI de l’Aveyron comme l’expert le plus légitime pour parler de l’économie de son territoire, Manuel Cantos a donné rendez-vous à la presse pour faire le point de l’actualité économique du département.
Le président de la Chambre de Commerce et d’Industrie en a profité pour donner aussi son point de vue sur le contexte général dans lequel les entreprises doivent travailler, « pour survivre ».
Dans une France qui s’est désindustrialisée au cours des dernières décennies, Manuel Cantos voit une urgence à régler en priorité : simplifier le fonctionnement de la société en général et des règles imposées aux entreprises en particulier. « En 1980, le législateur a promulgué 632 pages de lois ; aujourd’hui, nous sommes à plus de 2 000 pages », relève-t-il. « Les normes constituent aujourd’hui une masse de 400 000 règles. Les chefs d’entreprises ont autre chose à faire que passer quatre jours par semaine à lire et comprendre les textes réglementaires. La simplification, c’est une question de survie », s’emporte-t-il. Et quand Manuel Cantos dit « chefs d’entreprises », il ne pense sûrement pas aux patrons du CAC 40. « Ces quarante entreprises ne sont pas pour moi des références, parce qu’elle ne représentent pas le monde économique, elles représentent le monde de la finance. Le monde de l’économie, il est représenté par les PME-PMI, qui totalisent 92% de l’emploi productif en France. » Afin que les gouvernants en prennent conscience, le président de la CCI, à l’instar de l’association Entreprise et Progrès, invite les parlementaires aveyronnais à faire un stage d’une semaine dans l’entreprise de leur choix. Et il invite le Président de la République à remplacer quelques-uns (« deux ou trois, pas plus ») de ses conseillers par des chefs d’entreprises.
Avec ce sens de la provocation qui le caractérise, Manuel Cantos va plus loin encore : « Supprimer toutes les aides et subventions aux entreprises et, en échange, réduire leurs charges et les laisser travailler. Outre le fait qu’elles constituent des usines à gaz souvent peu efficaces, le système des aides crée en outre des inégalités et de l’iniquité selon l’âge des salariés, la taille de l’entreprise, son secteur d’activité, sa situation géographique… »
Malgré ce contexte qui fait dire au président de la CCI Aveyron qu’il est « inquiet pour l’avenir », force est, pour lui, de constater que l’Aveyron s’en tire plutôt moins mal que d’autres. Certes, il existe de réelles difficultés en plusieurs endroits ou secteurs (la baisse de production de roquefort, le fléchissement de l’investissement dans l’industrie, le marché de l’automobile qui reste frileux, le secteur du bois et meubles qui ne se relève pas de son effondrement, la faiblesse de la commande publique dans le BTP…). Mais il y a aussi de bien meilleures nouvelles : le déménagement de Blanc Aéro à Villefranche qui va générer 25 millions d’investissement et des centaines d’emplois nouveaux, SNAM qui a contractualisé avec Volkswagen, le secteur agroalimentaire qui va de succès en succès, le bois construction qui se développe, quelques beaux contrats dans le BTP (Lagarrique à Lascaux ou CMF au canal de Panama), le secteur du luxe qui compte de vraies perles en Aveyron, des entreprises de plus en plus nombreuses à exporter, le tourisme qui, dans le sillage du musée Soulages, nourrit de nombreux projets, le secteur de l’informatique dont les représentants aveyronnais se positionnent sur le marché national…