Le Parc naturel régional lance une nouvelle campagne de prévention pour que les différents utilisateurs de l’Aubrac cohabitent en harmonie avec la nature.

Avec l’automne qui arrive, les forêts de l’Aubrac se parent de leurs plus belles couleurs, les champignons sortent et les cerfs, en rut, entament leur brame. Les randonneurs, VTTistes, photographes… vont profiter de cette saison magique. En même temps, les forestiers et les agriculteurs travaillent dans ces espaces naturels et les chasseurs démarrent leur saison. Cette “multifonctionnalité” des espaces est bien connue des acteurs locaux. A l’invitation du Parc naturel régional de l’Aubrac, plusieurs d’entre eux se sont rencontrés près de la croix des 3 évêques, point de jonction de la Lozère, du Cantal et de l’Aveyron. Leur crédo : “On va s’aimer”, la chanson populaire de Gilbert Montagné est détournée pour venir illustrer avec humour l’un des deux nouveaux messages de la campagne de sensibilisation “Quand on arrive en Parc”.

« Le Parc est un territoire classé, reconnu pour ses richesses naturelles, culturelles, paysagères…  Mais ce n’est pas un sanctuaire, il est habité, il est facile d’accès pour tous ceux qui viennent profiter de ces grands espaces. Cela nous donne une responsabilité partagée de préservation », introduit Marc Guibert, vice-président du Parc. « Ma commune, Condom d’Aubrac, c’est 320 hectares de montagne, de forêts, de pâtures, explique la maire, Geneviève Gasq-Barès. La multifonctionnalité des espaces naturels c’est fondamental pour nous. Les gens ont envie de venir, de se ressourcer dans ces grands espaces qui sont utilisés de multiples manières. » Nicolas Cayssiols et Christophe Rieutort, des Fédérations de chasse de l’Aveyron et de la Lozère sont clairs : « Tout le monde peut se promener en forêt, même en cette saison, c’est à nous, chasseurs, de faire attention. C’est la consigne que nous faisons passer dans nos rangs. » Depuis 1 an, les chasseurs travaillent avec de nombreuses associations de sports de pleine nature, qui font connaître les parcours de leurs sorties afin que les sociétés de chasse s’adaptent en fonction. « Les espaces naturels sont tous privés, communaux ou sectionaux. Il faut avoir conscience de cela. Quand on s’y promène, il est demandé de rester sur les sentiers et de bien refermer les clôtures de parcelles », précise Gonzalo Diaz, accompagnateur en montagne. L’Office national des forêts fait aussi de la sensibilisation.

Deuxième message important : « Laissez-nous bramer ! », en clin d’œil à la chanson de Gold. L’an passé, lors d’un comptage des cerfs, les chasseurs ont dénombré 70 faisceaux lumineux dans les forêts, alors qu’il est interdit d’éclairer des animaux sauvages la nuit. « Les cerfs, comme tous les autres animaux, ont besoin de quiétude, surtout la nuit. Entrer dans les forêts, s’approcher des animaux avec des lampes torches, ou des phares de voiture, a des impacts sur leur comportement », rappelle Cédric Giral, chef de service de l’Office français de la biodiversité en Lozère.