L’agence digitale d’Arvieu a 25 ans cette année. Après un quart de siècle de développement et de péripéties, l’entreprise entame désormais une nouvelle vie avec de nouvelles ambitions.

Des blancs becs qui sont venus créer leur entreprise dans un village paumé. Ainsi Vincent Benoit résume-t-il (caricature-t-il) sa propre aventure et celle des autres co-fondateurs de l’agence web Laëtis, installée en 1998 dans l’ancien couvent d’Arvieu.

Des blancs becs, peut-être, mais surtout une petite clique de jeunes gens pétris d’idées particulièrement progressistes sur l’entreprise, sa place dans son territoire, le travail et l’éthique professionnelle. Dès le début, cette agence a fait preuve de singularité en choisissant le statut de SCOP et en posant ses valises au milieu de nulle part. Dès le départ, Laëtis a annoncé la couleur de ses valeurs : l’honnêteté, la convivialité et la bienveillance, la solidarité, l’épanouissement personnel, le faire du mieux que l’on peut. Vingt-cinq ans plus tard, Vincent Benoit persiste et signe : « Laëtis doit être un lieu où règne l’art du faire ensemble ».

Au début, certes, Laëtis a été une agence web comme toutes celles qui, à l’orée du XXIe siècle, surgissaient au coin de chaque rue. Elle a fait des sites web. De toutes les formes et pour tous les types de clients. Puis elle a développé des compétences et une sensibilité spécifiques qui l’ont fait entrer dans le Top 5 national des prestataires web dans le secteur du tourisme. Elle a poussé toujours plus loin la conception de logiciels et de solutions digitales spécialisées dans des domaines utiles, en particulier, au monde rural : la gestion de l’eau, l’énergie, l’agriculture, l’agroalimentaire. Un peu plus connectée au territoire après chaque expérience, Laëtis s’est mis en tête, petit à petit, de le rendre plus intelligent, de mettre le digital au service du rural.

C’est ainsi que, à Arvieu, l’équipe de cette entreprise décidément pas comme les autres a donné de ses compétences, de ses idées, de son argent à l’enrichissement du village et de la vie de ses habitants. Elle y a favorisé l’arrivée du haut débit, facilité la création d’une médiathèque, poussé la naissance du site de vente paysan des LocoMotivés, créé le Jardin d’Arvieu, tiers lieu villageois avec plusieurs espaces qui propose divers services numériques, culturels, administratifs ainsi qu’une expérience locale de coworking, coliving, de séminaires, de résidences et de formations, soutenu l’émergence d’une coopérative de producteurs de lait de brebis bio. Plus récemment encore, elle a racheté le château d’Arvieu, qui propose de l’accueil de groupes, des séminaires, des événement culturels et festifs, un laboratoire des modes de vie durable, un habitat partagé…

Ce faisant, Laëtis s’est aperçue qu’elle faisait aussi de la formation. Au digital, mais aussi à l’environnement, à l’épanouissement des territoires, à la co-gestion, aux nouveaux modes de management, au développement personnel… C’est pourquoi Laëtis s’est appliquée à décrocher la certification Qualiopi et à concevoir un programme de formations dont les premières vont commencer dès cet été.

Pour le quart de siècle qui s’ouvre devant elle, l’agence digitale continue de faire ce qu’elle sait faire (des sites et des solutions numériques) orientés vers le tourisme, le développement des territoires, mais aussi et surtout l’agriculture, l’agroalimentaire, l’environnement, l’eau et l’énergie. Elle lance donc son centre de formation et crée la Fondation Laëtis qui va développer les actions de mécénat, d’expérimentations de nouveaux modes de vie, d’incubation de projets, etc.

Signalons que Vincent Benoit a laissé la direction de la SCOP Laëtis à Christophe Raffy pour se consacrer à la coopérative Aveyron Brebis Bio.