France hydro-Electricité, fédération des entreprises de l’hydroélectricité dont la SHEM est membre, a récemment rappelé les enjeux de la filière et le potentiel de développement de la petite hydroélectricité.
Avec un parc installé d’une puissance de 25,7 GW, l’hydroélectricité est la première source d’électricité renouvelable en France. Ses quelques 2 600 installations fournissent quasiment la moitié des énergies renouvelables du pays. Et pourtant, France Hydro Électricité (FHE), le syndicat national de la petite hydroélectricité, estime que l’on pourrait produire plus encore sans difficulté. « Si l’ensemble des leviers de développement étaient activés, l’hydroélectricité pourrait produire jusqu’à 20 % supplémentaires d’électricité renouvelable. Elle permettrait par là même d’éviter le recours aux énergies fossiles (charbon et gaz) auxquels la France a encore recours lors des pics de consommation », assure l’organisation, dont les adhérents exploitent aujourd’hui environ 720 ouvrages en France, de puissances allant de 30 kW jusqu’à 12 MW (60% de centrales de puissance inférieure à 500 kW). Parmi les adhérents de FHE, on compte la SHEM (Société hydroélectrique du Midi) qui exploite 7 installations sur le bassin versant du Lot, dont 4 sont situées dans le département de l’Aveyron, gérées par le groupement de Capdenac.
Pour répondre à la demande d’électricité décarbonée à horizon 2050, quelle que soit la part du nucléaire et quel que soit le scénario prospectif retenu, la France aura besoin de tous les gisements de production d’énergie disponibles. Grâce à sa production en continue, modulable sur la journée, la semaine ou la saison et mobilisable rapidement en cas de nécessité, l’hydroélectricité est une énergie clé pour la stabilité du système électrique.
L’hydroélectricité produit en moyenne chaque année 60 TWh d’électricité renouvelable bas carbone. Elle pourrait produire jusqu’à 12 TWh d plus, soit l’équivalent de la consommation de 5,3 millions de français.
Différentes solutions permettent d’augmenter la capacité de production du parc hydroélectrique : à court terme, les installations existantes peuvent être optimisées afin de mieux utiliser le potentiel des turbines installées ; à plus long terme, la création de nouvelles installations et l’équipement hydroélectrique d’ouvrages existants (seuils, anciens sites ayant utilisé la force de l’eau…) permettraient de disposer d’une capacité de production supplémentaire pérenne.
La programmation pluriannuelle de l’énergie (PPE) fixe à horizon 2028 un objectif de développement de l’hydroélectricité de + 700 à + 1 000 MW de capacités de production supplémentaires, pour 3 à 4 TWh de production supplémentaire (soit + 5% d’ici à cinq ans).
Soit l’équivalent de la consommation de 1,3 à 1,8 millions de français supplémentaires.
« Pour parvenir à cet objectif, l’ensemble de ces leviers (optimisation du parc existant et développement de nouvelles capacités de production) peuvent et doivent être actionnés afin de renforcer ce parc de production d’électricité renouvelables bas carbone partout où cela est possible », insiste FHE.