L’entreprise aveyronnaise de Dominique Vermorel participe à la reconstitution d’une partie de la statuaire de Notre-Dame de Paris, après le terrible incendie de 2019.
Les cathédrales Notre-Dame de Rodez, Sainte-Cécile d’Albi, Saint-Pierre de Montpellier, de Mende et de Tulle, le fort de Brescou à Agde ou encore le château de Bournazel, le plus grand chantier de restauration privée en France, qui a duré 14 ans et a permis à l’entreprise de restituer toute une aile disparue de ce joyau de la Renaissance, la cathédrale Notre-Dame de Lodève, actuellement en chantier… Les équipes de Vermorel sont depuis longtemps aguerries au travail de restauration d’édifices exceptionnels. Mais là, il s’agit de l’un des emblèmes de la France et un phare de la chrétienté dans le monde. Vermorel a reçu de belles étrennes : elle a décroché le marché des sculptures neuves de Notre-Dame de Paris, destinées aux pignons Nord et Sud des bras du transept.
L’entreprise de Salles-le-Source reçoit les pierres déjà préparées à la sortie de la carrière et les sculpteurs de l’entreprise doivent les façonner pour en tirer les figures telles qu’elles étaient en place dans la cathédrale avant l’incendie. Sept à dix personnes sont mobilisées sur cette commande pendant environ six mois. L’essentiel du travail se fait dans les ateliers en Aveyron ; une petite partie de l’équipe intervient directement sur le chantier de Notre-Dame. « Nous avons choisi de ne répondre qu’à l’appel d’offres concernant les sculptures neuves car c’est le seul lot qui nous permettait de travailler en Aveyron », explique Quentin Muller, qui dirige l’entreprise depuis quelques mois.
A l’automne dernier, Dominique Vermorel, en effet, a laissé les rênes de l’entreprise à deux de ses salariés, Quentin Muller et Maxime Auriol, et à son fils Clovis.
Compagnon du Devoir, il avait créé son entreprise en Aveyron, en 1988, pour répondre aux besoins de restauration de la cathédrale Notre Dame de Rodez. L’aventure a commencé avec deux personnes. Aujourd’hui, la société Vermorel est la plus importante entreprise régionale spécialisée dans la restauration du patrimoine bâti et exerçant les trois métiers de la taille de pierre, la maçonnerie et la sculpture. A cela, la société ajoute l’exploitation d’une carrière de pierre dans le Tarn et compte dans ses rangs une importante équipe dédiée aux échafaudages ainsi que des compétences en restauration et conservation d’éléments en pierre. Vermorel compte désormais une cinquantaine de salariés, qui travaillent habituellement sur des chantiers privés et publics dans les régions Occitanie, Nouvelle Aquitaine et Auvergne, sans s’interdire d’aller plus loin en fonction de l’intérêt des chantiers.
Plus qu’une entreprise, Dominique Vermorel a cherché à former une famille, dans laquelle chaque ouvrier, quel que soit son métier, est invité à s’approprier l’histoire de l’édifice sur lequel il travaille, pour en préserver l’harmonie originelle conçue par les premiers bâtisseurs et ainsi en perpétuer la mémoire.
Le savoir-faire des équipes de Vermorel sera bientôt inscrit dans celle de Notre-Dame de Paris.
C’est une grande satisfaction de voir reconnu le savoir faire des compagnons, mais aurons nous la possibilité de pouvoir contempler leurs œuvres avant qu’elles ne soient inaccessibles ? Une petite expo à Rodez serait la bienvenue non ?